de Didier Faucard
En Charente Maritime
En règle générale, les chiffres donnés à l’issue des manifestations saintaises, par les syndicats et les forces de police concordent assez bien. Le 29 janvier, par exemple, les premiers estimaient le cortège à 4 500 personnes et les seconds à 4 000.
Mais hier, les divergences étaient importantes. Quand la CGT dénombrait 7 000 manifestants, les agents des Renseignements généraux en comptaient seulement, au mieux, la moitié.
Première manifestation
Au-delà des traditionnelles "locomotives" du service public que sont les cheminots, les postiers ou les hospitaliers, la manifestation a rassemblé des secteurs professionels assez divers, dont certains que l’on n’a pas l’habitude de voir battre le pavé.
À l’image de Cl., P. et C. Toutes trois clercs de notaire. Affichant la cinquantaine, elles vivaient là leur première manifestation. Tout juste après avoir rejoint le syndicat CGT, « c’est le seul qui défend les salariés des offices notariaux », lançaient-elles.
Au coeur de leur colère, la réforme de leur système de retraite. « Auparavant, les clercs pouvaient partir à 55 ans ; aujourd’hui c’est 60 ans. Et cela sans aucune compensation, ni possibilité d’étalement, même après 30 ans d’exercice. C’est une réforme qui est passée en force sans que le Conseil Supérieur du Notariat ne fasse quoique ce soit. Nous n’avons pas été défendus par nos patrons », poursuivaient les trois femmes.
Elles se déclaraient également inquiètes de la situation économique actuelle qui se traduit par un ralentissement d’activité dans les offices. « Cela est compensé par une réduction des honoraires et, dans certains cas, par une réduction du personnel. Il y a, en ce moment, beaucoup de licenciements. Et la crise ne justifie pas tout. »
Tension à la régie des eaux
Les agents de la Régie départementale d’exploitation des services de l’eau (RESE) ont également pris part au cortège. « Nous étions déjà là le 29 janvier, mais le mouvement a pris de l’ampleur. Sur 230 salariés, plus de la moitié est présente aujourd’hui », indiquait Alexandre, l’un des porte-parole de cette mobilisation.
L’action unitaire des quatre syndicats (CGT-UNSA-CFDT-FO) représentés constituait une grande première depuis la création de la régie. Elle traduit « le ras-le-bol des salariés face à une gestion des ressources humaines autoritaire, de la part de la direction qui veut revenir sur des acquis sociaux et qui méprise les institutions représentatives du personnel. Nous en appelons à Michel Doublet, le président du Syndicat départemental des eaux. Et nous espérons bien nous faire entendre », ajoutait l’agent de la régie.
« Nous avons lutté pour acquérir des droits que l’on est en train de nous reprendre un à un. Rien n’est acquis, tout est arraché. Pour cela, nous sommes fiers d’être ici aujourd’hui pour manifester. C’était important d’y être », confiaient, de leur côté, Pierre et Jacqueline Bruneaud, un couple de retraités.
http://www.sudouest.com/charente-maritime/actualite/article/534887/mil/4304461.html
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